Biographie
Daniel Juré
Caen, 1957
Très tôt le sentiment de l'exception de l'instant remet en question l'organisation même d'une psychologie ordinaire. Rébellion ou refus intuitif de cet usage du monde? Il réfute une vie qu'il ne comprend pas. Sentiment de la disparition latente des choses et des êtres qui dirigera sa résistance active.
« Dès lors mûrit une fascination pour la peinture, une espérance confuse, le genre de chimère dont on peut rêver à quinze ans. Sa voie est tracée. L'œuvre est devant. » (Katia Boyadjian)
Il rencontre Katia Boyadjian (qui deviendra photographe), avec qui il partage la passion de la peinture.
« Son premier portrait de moi : une sanguine. Il a tout juste vingt ans et désire connaître les secrets d'un art qui entre dans sa vie en même temps que la passion amoureuse.
Avec une volonté souveraine, il tente l'aventure artistique et connaît le dur apprentissage de la peinture. Ses seuls maîtres sont ceux des musées, artistes du passé et du présent et... Lao-Tseu. Epris du Tao, les préceptes du sage aux grandes oreilles vont l'aider à construire sa vie et son œuvre. Claquemuré dans son atelier, dans l'obsession de son engagement, il écarte tout ce qui menace de faire diversion. Ses principales lectures sont poésie, philosophie, écrits sur l'Art. Au rythme des jours et du travail, il entreprend et s'acharne à réaliser l'œuvre à partir des vérités qu'il a acquises - recherche de la "sensation pure", quête d'une peinture directe, qui se déroule d'un seul jet, sans esquisse préalable, l'unique trait de pinceau cher à Shitao - et qui s'incarne d'abord dans la maîtrise d'un dessin irréfutable. » (Katia Boyadjian)
Son investigation s’étend aux paysages, natures mortes, ensemble extraordinaire de portraits où prédomine le sujet en état de solitude; apparaît l'invisible dans un langage de relation évidente du portrait à la mort, correspondance entre le devant-mourir et le déjà mort. Un trouble d'irréalité en l'image advenue.
Daniel Juré poursuit également une œuvre de plasticien (sculpture, céramique, photographie), aussi une œuvre poétique et littéraire. Il a son atelier à Reviers en Basse-Normandie (Calvados).
Le Musée des Beaux-Arts de Caen choisit une toile pour présenter l'aspect contemporain de la collection Peindre en Normandie à Caen, Deauville et les musées de Séoul et Pusan (Corée du Sud).
Plusieurs séjours en résidence d'artiste à Alexandrie en Egypte donnent lieu à une œuvre importante sur papier, dessins à l'encre et croquis. Ces Carnets d'Egypte font l'objet d'une édition chez l'Inventaire et de nombreuses expositions dans les institutions (Conseil Régional de Basse-Normandie), musées en France et en Alexandrie. C'est en Egypte qu'il retrouve son enfance vagabonde, c'est en Egypte aussi qu'il se fait photographe.
Qu'il s'agisse de peinture, d'écriture, de sculpture ou de photographie, Daniel Juré cherche à restituer le matériau dans son essence même et le seul lien existant entre les diverses disciplines est, outre un talent visionnaire, une cohérence formelle.
Réalise une œuvre similaire aux Carnets d'Egypte dans le Cotentin, une résidence sur l'île de Tatihou lui est accordée par le Conseil Général de la Manche.
Publication De flux et de jusant suivie d'expositions dans le département de la Manche et au Musée de Guernesey.
Une suite de douze images, poème photographique Dans le voisinage de Saint-Michel-Archange est exposée au Musée de Vains. Pour la première fois il dévoile ses images argentiques.
Suit un travail photographique sur le port de Caen Quai des Songes présenté au Musée de Normandie puis un Voyage en Arménie, photographie, peinture et poésie.
Dans le même temps et pendant quatre années, il entreprend avec Katia Boyadjian une longue série de portraits en maisons de retraite de la région normande.
Portraits chroniques, réflexion sur la notion de portrait aujourd'hui, sur la vieillesse et la mort, expérience ultime que retrace le Musée des Beaux-Arts de Caen dans une grande exposition.
Le défi du peintre a rejoint le défi de l'enfance, un certain chaos maîtrisé, l'œuvre est résolue.
De 2006 à 2008 il s'investit durant deux années à joindre des écrivains et poètes de notre temps pour faire leur portrait en une séance de pose.
Des plaines de Picardie en pays savoyard, du Trégor en Île de France, il conduit son «atelier ambulant» jusqu’aux lieux d’écriture de ses modèles. 32 portraits d'écrivains renommés, une collection inédite Séance tenante qui sera exposée au Musée de Caen en 2011.
Parallèlement au travail d'atelier commence en 2009 un travail photographies et oeuvres sur papier sur les capitales et villes emblématiques d'Europe.
Daniel Juré, également romancier publie en 2018 La Belle Zélie, un roman noir dans la collection Le Noir du Vistemboir, Le Vistemboir Editions et Le Grand Café du Nil chez Orients Editions en 2021.
Daniel Juré vit et travaille actuellement à Reviers en Normandie (Calvados)